Le récent rapport de 135 pages sur les abus sexuels au sein de l’Eglise catholique romaine, en Suisse, a déjà fait couler beaucoup d’encre. Il est le résultat d’une enquête menée par plusieurs chercheuses et chercheurs sous la direction de deux zürichoises, professeures d’histoire : Monika Dommann et Marietta Meier. L’accès à des archives ecclésiastiques, hormis le refus du nonce apostolique à Berne (!), ainsi que des témoignages, ont permis l’examen de 1002 victimes, ce qui ne constitue que la partie visible de l’iceberg. Celles-ci sont recensées sur une période allant de 1950 à nos jours et ne sont pas que des enfants mais aussi des adultes (minoritaires).
Voici à nouveau posée la question du célibat des prêtres impliquant la continence sexuelle. Faut-il rappeler que l’apôtre Pierre était marié et que plusieurs versets du Nouveau Testament suggèrent que les autres apôtres aussi (1 Corinthiens, 9,5). Le mariage des prêtres, considéré comme illicite depuis le concile de Chalcédoine (451) fut déclaré invalide au deuxième concile de Latran (1139). Ces mariages furent dès lors considérés nuls.
L’Eglise romaine, dans la chrétienté, maintient cette règle du célibat contraire à la nature humaine où l’épanouissement du corps intime fait partie de ses valeurs.
Le rapport souligne l’immaturité sexuelle de certains ayant choisi la prêtrise, d’où leurs graves dérives.
Le catholicisme n’est pas seul à soumettre ses prêtres au célibat. Le bouddhisme tibétain l’impose également à ses clercs, dont certains sont actuellement poursuivis pour des abus identiques à ceux perpétrés à l’intérieur de l’Eglise romaine. Le Dalaï-lama et son interprète en français, Matthieu Ricard, d’autres encore, voient leur silence mis en accusation par les victimes dont la presse ne parle pas, fixée qu’elle est, actuellement, sur les abus commis par le clergé catholique. Or des procédures sont en cours, des jugements pénaux déjà intervenus, comme le rappellent Emery et Lanos dans leur étude très documentée et menée durant 11 ans (Bouddhisme, la loi du silence).
Mais prononcer des sanctions à l’encontre des responsables est insuffisant.
Il faut, avant tout, briser le joug du célibat des clercs qu’ils soient catholiques romains ou bouddhistes.