« Nous avons été stupides de ne pas arrimer la Russie à l’Europe et il est maintenant trop tard ! Poutine s’est tourné du côté de la Chine », disait récemment Luc Ferry, philosophe féru de géopolitique.
En 1959, le général de Gaulle, voulant briser le duopole de la Guerre froide entre Washington et Moscou, émettait un vœu : « L’Europe de l’Atlantique à l’Oural ». Les Européens ne seraient plus « ce petit cap du continent asiatique », selon l’expression de Paul Valéry.
Poutine, élu au suffrage universel en 2000, fut au départ le président russe le plus pro-occidental et le plus pro-OTAN. Il plaidait pour une coopération étroite dans plusieurs domaines, y compris la création d’espaces communs. L’ancien chancelier allemand Schröder déclarait que la Russie a sa place dans l’OTAN et, à plus long terme, au sein de l’union européenne.
Le comportement de Poutine a diablement changé en vingt ans ! Ses actions politiques et militaires, notamment l’annexion de la Crimée et le soutien à Bachar al-Assad n’allaient à l’évidence pas nous rapprocher de la Fédération de Russie. D’autant moins que le chef du Kremlin a montré sa haine et sa peur de la démocratie et des libertés publiques.
Selon Jean Sylvestre Mongrenier, chercheur à l’Institut français de géopolitique, la guerre à l’encontre de l’Ukraine (pays frère !) ne serait qu’une étape stratégique visant à asseoir son influence sur notre continent.
Son rapprochement avec la Chine – débats en cours entre les présidents russe et chinois – et cette guerre qui perdure, n’ont-ils pas brisé le rêve gaullien ?
Mais n’avons-nous pas commis l’erreur, dans les premières années du siècle, (sous réserve de certains comme Schröder) d’être insuffisamment à l’écoute du maître de Russie voulant se rapprocher de l’Europe ? Et Poutine s’en est alors pris violemment aux valeurs cardinales de notre civilisation, ce qui, pour le Monde libre, est inacceptable.
Le sang coule toujours au pays de Zelensky …