François Berger

écrivain, éditeur, essayiste et conférencier

Quelle beauté pour sauver le monde ?

L’approche de Pâques m’inspire ces quelques lignes, certes bien incomplètes.

La Sainte Cène instituée par le Christ n’est-elle pas une renaissance de la Création originelle ?

La matière, dès son surgissement infime, est féconde parce que divine dans son essence. Le Seigneur, par la Cène, par ses paroles, redit à haute voix l’acte fondateur du Père. On sait l’importance de la nature (le grain, la terre, l’eau, le vin, le fruit, le parfum aussi, répandu sur sa tête par une femme …) dans ses Paraboles, chemin de vérité et de beauté.

Cependant quel sens donner au mot beauté, fille aînée de la Vérité ?

« Je suis la Vérité » répond le Christ.

« Prince, quelle beauté sauvera le monde ? » interroge un personnage de Dostoïevski.

Ni les chants d’Homère, ni les vers de Dante Alighieri, ni les superbes fresques de Piero della Francesca, ni les symphonies de Mozart, ni les grands textes humanitaires de notre temps n’auront empêché, et n’empêchent toujours pas les massacres causés aux hommes et à la nature dont il est partie prenante. La beauté sauvera-t-elle le monde ? Mais de quelle beauté parle-t-on ? N’est-elle aujourd’hui, aux yeux et aux oreilles de beaucoup devenue suspecte ? Un front s’est dressé contre les valeurs classiques de l’harmonie. Pour la remplacer par quelle bizarrerie indigeste et provisoire ? Mais le changement qui continue à opérer dans notre civilisation aux contours toujours plus imprécis dicte peut-être bien un langage nouveau, en dehors de l’œuvre matérielle, artistique, aussi puissante soit-elle. D’une expression par représentation, celle-ci pourrait bien être supplantée par un langage d’immédiateté humaine et sensible. Les voix qui se font entendre à travers les tumultes de la planète, près de nous en France, ou dans bien d’autres régions du monde (Vénézuala,  …. ,…. Directes. Et « La beauté qui sauve, c’est l’amour qui communie à la souffrance » comme l’a écrit le grand théologien catholique Martini.C’est en méditant une telle parole que l’on peut mesurer que l’évangile n’est pas derrière nous, mais devant nous, un horizon d’un véritable monde nouveau, qui eset celui que réclame les démunis, les immigrés, les rejetés,  et toutes celles et ceux animés de …

Le christianisme est une Personne qui sauve mais qui, aussi, nous a introduits, librement, dans ce monde, face à la Création dont nous sommes tous les gestionnaires.

François Berger

avocat, écrivain,

membre de la Société européenne de culture

 

François Berger
écrivain, éditeur, avocat